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Professeur en école de musique

22 novembre 2014
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Jean-Baptiste
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Professeur en école de musique

Quand as-tu su que tu voulais être professeur de clarinette ?

Ce n’était pas très clair tout de suite. J’ai mené de front une fac de psychologie et les études d’instrument. Je ne te cache pas que je n’ai pas fait des miracles à l’université, je n’ai pas bien choisi ma voie, je crois, nottament parce que la clarinette occupait beaucoup de place dans ma vie et j'aimerais ça. Alors j’ai définitivement opté pour la clarinette et j’ai bien fait.

Quelle études musicales as-tu fait ?

Je suis rentrée à 10 ans au Conservatoire de Lyon, je n’étais pas la plus jeune ni la plus vieille. J’ai beaucoup aimé l’instrument, j’avais un professeur très sympa, ça a beaucoup aidé. Il n’était pas laxiste pour deux sous mais il arrivait à être très sympa, je pense encore beaucoup à lui quand j’enseigne. J’étais parallèlement inscrite en solfège. J’étais ce qu’on peut appeler une bonne élève. Les devoirs étaient faits, les morceaux étaient sus et j’ai passé les années sans trop de difficulté jusqu’à la médaille de solfège et de clarinette. J’ai pris plus tard des cours d’analyse et d’histoire de la musique pour mon D.E.. Il m’avait aussi été proposé des cours de musiques actuelles, jazz et harmonie. J’ai fait un an d’harmonie, pas plus. Le jazz et les musiques actuelles ne me posent aucun souci mais je n’avais pas d’attirance.

Le D.E., donc ?

Oui, le diplôme d’état. J’ai préparé ce diplôme, celui qui m’a ouvert les portes de l’enseignement de la musique. J’oubliais ! Tous les ans, j’étais aussi inscrite soit en musique de chambre, soit en orchestre.

Que préferais-tu entre les deux ?

En fait, je n’avais pas vraiment le choix. Tu sais, il n’y a que deux clarinettes par orchestre, éventuellement plus dans les orchestres romantiques mais dans nos orchestres (un peu les plus jeunes, un pour les plus avancés), il n’y en avait besoin que de deux alors j’ai surtout fait de la musique de chambre. Des duos et des trios de clarinettes au début, duo clarinette/piano, trio clarinette/violoncelle/piano et quintet à vent. J’ai rejoint l’orchestre plus tard, vers 16 ans, je crois. J’ai fait quelques concerts.

La carrière de clarinettiste ne t’a pas tentée ?

Si, un peu. Je ne me souviens plus très bien. Disons qu’à l’époque, je ne pensais faire de la clarinette mon métier, c’est venu plus tard. Et pour être clarinettiste professionnel.le et en vivre, il faut presque obligatoirement rejoindre un orchestre et les places sont chères. Il faut être très motivé.e !

Et en musique de chambre ?

Oui mais ça concerne quoi… une dizaine de personnes en France. La majorité des membres de groupes de musiques de chambre sont de toute façon profs par ailleurs.

Après avoir obtenu le D.E. tu as dû chercher un poste ?

Eh oui, ce n’est pas un concours, comme dans l’éducation nationale, c’est un diplôme qui me permet d’enseigner en école de musique municipale ou en association. J’ai trouvé assez vite, j’ai eu de la chance, et je n’en ai jamais bougé.

Tu ne peux pas enseigner en conservatoire ?

Pas en conservatoire régional, uniquement en conservatoire municipal ou inter-communal, ce qu'on appelait autrefois École de musique municipale.

Nous savons donc que tu n’étais pas attirée par le jazz mais quelles musiques préfères-tu interpréter ?

Je vais dire un peu tout. Je me suis beaucoup tournée vers les classiques alors les très choses que nous a laissées Mozart, puis Stamitz et Weber. Dans les plus grandes classes, j’ai beaucoup été confronté au contemporain et j’y ai découvert de jolies choses. J’ai touché également aux musiques des balkans (au sens large). J’en ai écoutées. J’ai essayé de copier leur son mais quand tu as travaillé pendant des années à avoir un son bien rond, il est difficile d’en changer.

Quelles musiques enseignes-tu à tes élèves ?

Dans les plus petites classes, pendant trois ans, on est sur une méthode qui nous propose des mélodies de difficultés progressives avec des morceaux inventés pour commencer, puis des mélodies enfantines connues, plus des petits blues, des petits jazz. Ensuite les premiers arrangements de thèmes de Mozart ou de Bach jusqu’à arriver aux premiers vrais morceaux. Ensuite, c’est moi qui choisis et j’ai tout un répertoire sous la main que j’adapte en fonction du niveau, de la motivation et des goûts de l’enfant. Mais je ne leur laisse pas le choix, par contre.

De combien d’heures est fait ton emploi du temps ?

Vingt heures mais je ne donne pas des cours de clarinette pendant vingt heures. J’ai la charge de deux niveaux de solfège, soit trois heures, puis une partie de la musique de chambre, soit quatre heures trente. Il y a en plus les répétitions des ensembles de professeurs (de composition élastique) et mon propre quatuor de clarinettes.

Ah, un quatuor de clarinettes ?

Oui. Trois clarinettes et clarinette basse, avec petite clarinette en Mib au besoin. Nous faisons quelques festivals et quelques concerts privés, là où nous sommes invités. Nous réalisons nous-mêmes nos propres arrangements.

Regrettes-tu parfois ton choix de carrière ?

Non, non, je suis très heureuse dans mon métier. Je n’ai pas encore d’enfants alors je peux m’y donner à fond et ça me convient très bien.

Merci Emmanuelle.

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