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Les professeurs de musique face à la crise

09 octobre 2014
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Jean-Baptiste
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Les professeurs de musique face à la crise

La musique n'étant ni un produit de première nécessité (quoi qu'on en dise) ni un produit de luxe, elle est touchée de plein fouet par la crise économique qui sévit depuis 2008. La branche pédagogie du domaine musical n'est pas épargnée.

Les écoles de musique

Les budgets des municipalités étant de plus en plus resserrés, plus d'un maire a fait le choix de demander à l'école de musique communale ou inter-communale de participer à l'effort d'économies généralisés, ce que je ne me permettrai pas de critiquer. Rassurez-vous, les professeurs sont encore payés et ne sont pas mis à la porte mais avec un budget limité, il faut bien faire des économies quelque part. Alors on y va doucement sur le petit matériel de bureau, on fait des économies de photocopies, on reporte à l'année suivante (ou l'année encore après) l'achat de petites percussions abîmés ou cassés. Quant à l'achat de gros matériel, il passe par une demande spéciale à la mairie, qui jugera du caractère indispensable ou non de la dépense et qui refusera plus souvent qu'auparavant.

Le nombre d'élèves dans ces structures, après recherches, est à peu près fixe pour plusieurs raisons : Premièrement, dans plusieurs écoles, il y avait une liste d'attente donc de la marge, ensuite les prix sont et restent souvent très intéressants avec une participation annuelle de 150 à 200 euros, pas plus élevée que celle d'un club sportif et enfin, le monde des cours de musique a toujours interessé en priorité les classes moyennes ou aisées, moins durement touchées par la crise, dans l'ensemble.

Les professeurs particuliers

Pour les professeurs de musique à domicile, le problème est tout à fait différent. Leur salaire n'est pas garanti et les choses se gâtent très sérieusement depuis 2010. J'ai de bons amis (et des amis d'amis) qui sont dans ce cas et voici des extraits de phrases entendues de leur bouche.

"Je suis passé de vingt élèves réguliers, à une douzaine, pas si réguliers que ça !" Patrick

"Le plus ancien de mes élèves m'a appelé en disant : « Je suis désolé, pour cette année c'est trop difficile, peut-être l'année prochaine.»" Edgar

"Sans la saison des concerts d'été, je ne m'en sortais pas cette année." Philippe

"Je ne faisais aucun déplacement à domicile, j'ai été obligé de m'y mettre, pour le même tarif." Matthieu

"Cette année, je n'ai aucun nouvel élève." Frédérique

"J'ai pris un boulot à côté, obligé." Frédéric

"J'ai pris des heures à droite à gauche. Deux heures contractuelle dans une école municipale, deux heures dans une autre, deux heures dans une association. Ils sont content de mon travail mais ils ne peuvent pas me proposer plus. Je passe mon temps dans la voiture et mon budget essence a explosé." Emmanuelle

C'est un constat bien triste qui est la mesure de l'importance de la crise et je doute qu'il y ait la moindre bonne nouvelle en la manière avant une éventuelle sortie de crise. Bonne chance mesdames et messieurs les professeurs de musique, vous avez tout mon respect et mon soutien.

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Utilisateur N°1danieldecamp le 2016-12-25 à 10h53

Bonjour à tous et joyeux noël.

Cette année je n'ai que 50% de mes élèves pourquoi: le manque de temps car depuis l'année dernière la carte scolaire a changé et les élèves ont mins de temps donc entre les devoirs, soit disant interdit à la maison pour ceux qui sont écrit, le périscolaire qui totalement stupide car en 60 minutes on ne peut pas faire grand chose et le sport le mercrediaprès midi........EN plus le travail pour les ado. en classe de 3ème bref beaucoup trpo de chaose en peut de temps donc beaucoup replace la culture usicale au dernier rang.
Je donne des cours depuis l'âge de 16 ans, j'en ai 54 et c'est bien la première année que je vois cela.