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La musique classique expliquée aux enfants

08 mars 2018
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Jean-Baptiste
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La musique classique expliquée aux enfants

On dit souvent que la musique classique c'est un peu triste, qu'il n'y a pas de paroles, que c'est un peu long. Eh bien moi je ne suis pas du tout d'accord avec ça et c'est ce que nous allons voir ensemble, maintenant. Mais d'abord qu'est-ce que c'est la musique ? Est-ce quand on sifflote, c'est de la musique ou quand on chante, on quand on tape du pied ? Est-ce que la musique, ça se fait plutôt avec la voix, ou avec les instruments de musique ? Est-ce que la musique ce sont des sons, ce sont des notes ?

C'est par ces mots que le pédagogue musicien Jean-François Zygel commence sa "conférence/concert" enregistrée au théâtre du Châtelet, en compagnie de l'orchestre philharmonique de Radio France et de plusieurs solistes.

Contenu

Pendant 90 minutes, J-F Zygel entre dans le détail de ce qui fait la musique et plus spécifiquement la musique classique avec des extraits courts, connus, et des discours concis qui vont à l'essentiel. Avec, par exemple, la troisième symphonie de Brahms, un extrait d'une minute suffit à porter l'attention sur un motif croche pointé double au violoncelle, très simple et répété.

Les thèmes sont en deux parties. Il est question de la forme en arche de la plupart des thèmes classiques. La notion est posée. Comment l'expliquer ? Eh bien en musique, bien sûr. La première partie au piano, la seconde au violon, comme une réponse de la première. Tout s'éclaire. Et un nouvel exemple pour appuyer la démonstration.

Zygel au piano

Les hauteurs de notes ? Si je vous joue Le chat de Pierre et le loup de Prokofiev dans l'aigu du piano, ce n'est pas la même chose ; c'est un tout petit chaton. Et l'inverse, dans le grave. Pas convaincant ! Un autre exemple : on va chercher chez Ma mère l'Oye de Ravel à l'extrême aigu du violon ou à la contrebasse.

Et les exemples et les notions s'enchaînent : l'accompagnement, les accords, les variations, le canon, la fugue (orchestrée pour l'occasion), les rythmes, les motifs, les modes de jeux, les famille d'instruments, les voix et d'autres encore.

Et alors ?

La question que j'ai envie de me poser est : la conférence (et le DVD) atteint-elle son but ?

La conférence est riche, très riche... mais n'est-elle pas trop riche pour des jeunes oreilles ? En 1h30, les enfants auront entendu, une douzaine d'extraits un peu longs et des dizaines d'autres extraits courts. Est-il possible de retenir les titres proposés ? J'en doute. Je ne dis pas qu'il n'en restera rien, mais qu'il en restera une minorité.

Le problème est exactement le même avec les notions théoriques. Même si elles sont admirablement bien expliquées, je le reconnais, les exemples choisis sont pertinents, le vocabulaire s'adresse parfaitement aux enfants, tout est parfaitement illustré, il manque une composante essentielle : le Faire. Comment retient-on tout ceci ? En faisant, en jouant, en chantant. C'est la raison pour laquelle les programmes de musique de collège n'alourdissent pas les cours avec une multitude de notions mais proposent plutôt d'en choisir une ou deux et de les appronfondir pendant plusieurs semaines en écoutant, analysant, jouant et en chantant.

Un petit mot du public ? Que ce soit le public du théâtre du Châtelet ou les consommateurs du DVD (présenté ci-dessous), nous parlons d'enfants triés sur le volet, déjà acquis à la cause de la musique et peut-être déjà inscrits en conservatoire ou en école de musique, un public bourgeois, n'ayons pas peur des mots. Mais si le DVD peut servir en classe, par petits bouts, à toucher un plus large public, là je dis oui et merci M. Zygel pour la qualité de celui-ci et de vos émissions TV.

Le DVD

La musique classique expliquée aux enfants

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Réagissez à cet article

Utilisateur N°1thomas le 2019-05-17 à 12h00

Zygel fait du Zygel. Du décorticage avec un vocabulaire plus ou moins technique. Il fait du Zygel en voulant que les enfants fassent une démarche vers lui au lieu d'aller vers les enfants, de rejoindre leur univers familier, leurs connaissances et leur expérience. Il fait du Zygel en oubliant la joie, le plaisir qui sont partout dans la musique et dans la vie des enfants. Il faut faire les liens.
La musique n'est pas classique, c'est un adjectif ridicule. La musique, c'est d'abord des sons. Et les sons, les enfants connaissent. La musique, c'est du mouvement, et le mouvement, les enfants connaissent etc
http://planetdsaintje.unblog.fr

Utilisateur N°2Webmaster le 2018-03-08 à 14h47

Merci pour ce témoignage sincère et touchant, en un sens.
Je tente une définition de la "musique" ici :
Musique, définition

Utilisateur N°3lionel93 le 2018-03-08 à 14h21

Bonjour

Très bel article.

1960. Mon professeur d’accordéon m’a fait sécher sur la question suivante :

Qu’est-ce que c’est que LA MUSIQUE ?
Je n’ai jamais su lui répondre après cinq bonnes minutes de réflexion. Le temps me paraissait long, long, long.
La réponse, il me l’a donné enfin. La musique c’est un ART !
De la hauteur de mes sept ans, je n’étais pas plus avancé. J’avais appris un mot, mais n’en détenait pas le sens.
Le professeur était content, et il passa à autre chose. Ouf .

2018. Aujourd’hui, c’est bon, je sais ce que c’est que l’art. Et la musique classique, je suis passé à côté. Elevé dans une famille très modeste, les disques à la maison, c’était que de l’accordéon. C’était aussi l’instrument de musique que mes parents pensaient bien pour moi, pour faire quelque chose dans mon apprentissage musical.

Heureusement qu’ils étaient concilient et qu’après être passé par la guitare pendant 10 ans, j’en suis arrivé aux claviers. Mais, cela a toujours été vers la musique dite de variété que j’étais attiré, pas forcément parque que cela pouvait paraître plus facile à jouer, mais la musique classique n’était pas mon trip. Il est à mon avis difficile de passer – d’un monde – à un autre si l’on a été pendant trop longtemps - bercé - par une – certaine musique.

Puisque je parlais d’ART, tout à l’heure. La peinture, c’est la même chose. Soit on l’a apprise, on connaît un peu ou beaucoup. On s’y intéresse. Ou alors, on passe devant des dizaines de tableaux dans un musée (Le Louvre pour ne pas le citer) et l’on est admiratif devant les créations toutes en couleur. Proches de la photographie. Alors que soit même on n’est déjà pas capable de dessiner sa propre main en la regardant très longtemps.

La musique classique pour moi, c’est à dose homéopathique et encore et je n’y comprends rien. Je ne ressens absolument rien du tout. Aucune émotion. Et si en plus c’est chanté en Allemand ou Italien, je me sauve en courant.

A l’écoule, petit, en classe de musique, la maitresse, nous faisait écouter de la musique classique et nous demandait à quoi cela nous faisait penser ce que l’on entendait. Je ne voyais que des cow-boys et des indiens ou l’attaque d’un train. Surtout sur Arthur Honegger avec Pacific 231. Mais, c’était trop facile. Pour d’autres œuvres et bien je n’avais aucune réponse à donner. Aucun film dans ma tête. Aucun rapprochement avec des images. Rien pour Zorro. Rien pour RinTinTin ..Et encore moins pour le Capitaine Troy.

Bon, ce n’est pas grave, mais je ne regarde pas plus les émissions de Zygel.

Je ne regarde pas non plus ZE VOYE…CE………….ouf …merci docteur…je me sens mieux. J’avais cru un instant, mais un instant seulement que je n’étais pas dans la norme.