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La flûte à bec en collège, c'était si terrible ?

03 décembre 2014
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Jean-Baptiste
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La flûte à bec en collège, c'était si terrible ?

J'aimerais m'exprimer sur ce sujet en tant qu'ancien professeur de musique en collège ayant fait pratiquer la flûte à bec et terminé sa carrière sans flûte à bec.

Peut-être pas l'idéal

Bien sûr, la flûte à bec avait ses défauts. Le principal défaut était son prix. Pour un instrument de qualité moyenne, de marque Aulos ou Yamaha, il fallait compter 9 euros. Bien sûr, les supermarchés proposaient des prix bien inférieurs mais pour une qualité déplorable : instruments faux par eux-mêmes, au timbre d'une grande pauvreté et qui se bloquaient à cause de l'humidité en moins de 10 minutes. Un deuxième défaut d'importance était les oublis. Qu'il soit de bonne foi ou non, un élève sans son matériel ne travaille pas et s'ennuie. Et comme la flûte n'est jamais utilisée chaque semaine par le professeur, l'oubli est fréquent. Je parlerai d'un troisième problème, que je n'ai jamais laissé m'ennuyer plus que cela mais qu'il m'a fallu du temps avant de pouvoir gérer : les disparités de niveau, surtout pour les élèves de 3ème. Un élève ayant pratiqué l'instrument depuis la 6ème est très à l'aise après 4 ans, un élève arrivant directement dans une des grandes classes du collège sans l'avoir appris, entre en cours très peu confiant en ses capacités et un peu méfiant.

Un instrument comme un autre

Mais je refuse de considérer comme un défaut les couacs et dissonances éventuelles provoquées par le jeu d'un débutant ou d'une classe entière. Ceci est inhérent à la pratique de tout instrument et si cela peut déranger un parent, un enfant, lui, n'en fait pas grand cas et ne demande qu'à progresser. Les critiques de l'instrument vont souvent de pair avec des souvenirs de solfège et d'intonation où la flûte était enseignée pour elle-même et pour progresser en théorie musicale. L'instrument n'était alors qu'un outil comme un autre dans le sac de l'élève, tout juste bon à lui rapporter des blâmes, au même titre que son écriture, son orthographe ou ses capacités de calcul rapide. De nombreux inspecteurs de l'éducation nationale (pas tous), à partir d'une certaine génération, se sont insurgé contre l'usage de cet instrument en utilisant des mots très durs, qui n'étaient pas forcément tirés de la réalité.

Pour ma part, j'ai toujours utilisé l'instrument dans un objectif précis, celui de la création collective. Parfois la percussion était adaptée, parfois c'était le chant mais parfois la dimension mélodique apportée par la flûte à bec était plus utile que les autres moyens mis à disposition. Et sans en rajouter car ce n'est pas du tout le but, les élèves en redemandaient.

La flûte à bec a subi de nombreux assauts tout à fait injustifés dus à sa réputation d'instrument braillard et impossible à accorder mais on a souvent omis de préciser qu'il s'agit d'un instrument à part entière, que les plus grands compositeurs baroques ont utilisé seul ou en ensemble et que, pour beaucoup d'élèves, c'était une première et parfois la seule approche avec l'étude d'un instrument de musique.

Vidéo

Une vidéo humoristique de Eric et Quentin, Extrait du Petit Journal du 26/08/2014, époque où tous les journaux ont sorti la même info non vérifiée, non renseignée, incomplète et datée de plusieurs années. Soutien (ironique) à la flûte à bec, hilarant :


Réagissez à cet article

Utilisateur N°1Stagg le 2022-04-09 à 18h47

Bonjour,
Je recherche en vain le titre d'un morceau de musique que j'ai appris au collège, en classe de 6ème, il y a 36 ans. Nous devions jouer ce morceau à la flûte à bec pendant les cours de musique. J'adorais ces cours et je suis content d'avoir appris les bases du solfège à cette époque.
Je ne sais même pas si ce morceau à un nom, peut-être était-ce une création de notre professeur ? Moi je l'ai appelé La Si Do et je n'ai jamais oublié cette suite de notes en 36 ans.
Ça faisait : la si do, si do la, si do ré do si la sol, la si do si la do si la sol si la.
Quelqu'un s'en souvient-il ?

Utilisateur N°2twadoy le 2020-01-12 à 14h47

A présent n' ayant plus la connaissance du milieu de "L' armée rouge française" je me contenterai de poser la question:
Les élèves aiment-ils chanter ensemble" ?

NB: Si oui, alors ils pourront certainement jouer d' abord ensemble du pipeau, instrument suffisamment maîtrisé par l' ensemble des dirigeants de l' état.

Utilisateur N°3Nalra le 2019-01-24 à 13h14

Bien,

Bases de la musique, l'attitude d'écoute, la sensibilité à cet art, l'attention obligée, évidemment disciplinée par l'éducation. Pour une première approche instrumentale, physique par le contrôle du souffle (contrôlé- fin- léger, maîtrisé), le contrôle des doigts pour un doigté agile, un plaisir de création réel et bien encadré. Car sur ce dernier point ce sont les enseignants, les éducateurs qui devraient aussi être formés pour maîtriser cet instrument qui devrait être à défaut au moins le début de l'apprentissage d'un instrument de musique. Ce ne serait pas un luxe dans l'éducation culturelle de nos jours au niveau des enfants au primaire déjà.

Ainsi, à l'évidence l'instrument au moins aurait sa place entre tous les autres puisqu'il saurait s'exprimer dans toute sa simplicité et sa beauté tout comme une flûte traversière un violon ou une trompette avec un piano ou n'importe quel autre instrument pas forcément pour une première un instrument électrique ou amplifié mais simplement un instrument de musique. Alors oui ca fait mal, les défenseurs des jeunes qui ne connaissent pas la finesse de l'approche musicale nécessaire pour la maîtrise d'un instrument, qui prétendent que l'instrument siffle bruyamment entre les mains des jeunes.

J'imagine que l'attention, la sensibilité à l'art et la finesse de l’ouïe sont quelque peu déficitaire en déséquilibre probablement avec les aspirations aux distorsions et l'amplification sans limite qui seraient plus en phase avec le goût de la jeunesse. Encore une fois ce n'est pas le ministre qui devrait revoir la chose mais le fait que celui qui a su présenter à son profit évidemment la stupidité de la pratique instrumentale de la flûte au collège dans un grand journal (le Monde) et déclencher ainsi l'adhésion quasi unanime à son avantage. La culture ne passe pas, surtout lorsqu'elle décriée et décidée par des volontés ignorantes et blessantes. Le souligner est aussi honteux que de devoir défendre la liberté de l'expression artistique.

Utilisateur N°4Virgile Woringer le 2015-01-03 à 20h04

La flûte "douce" ! Des couacs, un section circulaire mais sans hanche, donc incapable de supporte les accentuations du souffle. J'en ai fait mais cela ne m'a jamais donné le goût de la musique: mon enfance c'est les débuts du 33 tours, mais j'écoutai déjà Puccini et la Callas, alors .... C'est un peu comme le sport scolaire, qui ne donne pas l'envie du sport, du vrai ! Quand j'ai voulu, vraiment (j'ai fait successivement depuis mon adolescence violon, piano, violoncelle, et maintenant depuis 25 ans le saxophone), j'ai trouvé moins primitif pour prendre plaisir et m'exprimer. Au fond, l'instrument représente assez bien le Moyen-Age, où il a dû être inventé.

Utilisateur N°5sarnikoff le 2014-12-14 à 14h00

Mon point de vue est un peu différent.
Dans une société hyper rationnaliste, et hyper matérialiste , tous ce qui touche à l' esthétique parait inutile.
Ainsi, je n'ai jamais pu apprécier les cours de musique à l'école , car il y avaient là des élèves qui en avaient rien à "foutre".
Ainsi moi je verrais plutot dans ce domaine la possibilité de choix suivant les aspirations de chacun : Visuels, auditifs .....

NB: C'est pourquoi, la musique je l'ai découverte "seul" ... à mon grand regret...

Utilisateur N°6beurnocion le 2014-12-14 à 07h45

Je suis un prof de musique en collège en fin de carrière et malgré les directives ministérielles je fais de la résistance, je continue à faire pratiquer le flûte à bec dans les petites classes (6e et 5e), et les enfants et les parents sont en majorité ravis. Pour la plupart d'entre eux ça sera la seule pratique instrumentale de leur existence, elle aura au moins eu le mérite d'exister !

Utilisateur N°7yriviere le 2014-12-13 à 12h23

Tout à fait convaincue que la flûte à bec est un instrument intéressant , je continue d'en jouer dans le cadre de musique d'ensemble essentiellement baroque et renaissance ; même si je pratique d'autres instruments
dommage que peu de gens connaissent cet instrument
Cordialement
Yveline

Utilisateur N°8Webmaster le 2014-12-05 à 18h33

Je n'ai donc pas à vous convaincre que la flûte à bec est un vrai instrument qui possède de nombreuses qualités.

Utilisateur N°9yriviere le 2014-12-05 à 15h12

J'ai enseigné la flûte à bec pendant des années à l'école primaire puis avec les plus "débrouillards" j'ai monté un groupe de flûtes, puis une association qui a duré 10 ans ; les plus âgés avaient de 18 à 20 ans et jouaient des sonates à 4 voix ce qui nous a permis de nous produire !!

Utilisateur N°10Clorina le 2014-12-03 à 18h19

J'ai pratiqué la flûte à bec depuis la 3ème année de maternelle jusqu'en 4ème au collège... gros coup de chance, puisque j'ai déménagé en cm1 (arrivée en cours d'année), où je suis tombée dans une école primaire qui l'enseignait mais qu'à partir du cm1, donc j'avais beaucoup d'avance sur eux... au collège, par contre on était avec d'autres qui venaient d'écoles où la flûte n'était pas enseignée, du coup là j'ai pas stagné, et je me suis ennuyé parce qu'il fallait attendre que les autres progressent... j'ai redoublé ma 4ème, donc redoublement et ma 3ème je les ai faits dans un autre collège où il n'y avait pas musique... donc pas de flûte, dégoûté... je n'ai pas le souvenir que c'était difficile, du moins pas pour moi puisque mes bas en flûtes, dans la première primaire, je les ai eu avec une prof de musique qui venait de l'école de musique du coin... par contre beaucoup de camarades de collège n'aimaient pas la flûte, pourquoi, je ne sais pas...