Le pianiste accompagnateur en chorale, qu'il soit bénévole ou non (j'ai eu l'occasion d'être les deux) tient une
place à part dans la chorale. Bien sûr, le chef aussi tient une place à part mais son rôle se définit plus facilement, ne serait-ce
que par son titre : le chef, c'est le chef, il dirige, il prend des décisions. Mais le pianiste, il est quoi, lui ?
En dehors
Le pianiste est bien souvent le meilleur musicien du groupe, souvent avant le chef (qui a d'autres qualités) mais
il doit rester un peu en dehors des discussions musicales. A moins que le chef insiste sur un rythme fautif, se trompe de notes, son
avis de devra intervenir qu'en cas de demande express. Et c'est souvent source de frustration. Combien de fois ai-je eu envie de dire en
plein répétition :
"Mais transposez-moi ça un ton en dessous !", "Les basses font n'importe quoi, là, il faut les faire bosser à part !", "Ce n'est pas
vraiment ce qui est écrit sur la partition, là", "L'aigu des ténors, c'est pas terrible, là, si ?".
Oui, mais non. Même s'il est persuadé d'avoir raison, même s'il est certain que ses idées sont bonnes, elles devront
être tues pour la bonne marche de l'ensemble. Ensuite, rien ne lui interdit de faire des propositions au chef, s'il est ouvert et qu'il
veut bien les écouter. Tout ceci est parfaitement valable pour les choristes également.
Avec les choristes
Là encore, le rapport est tout à fait particulier, tout du moins en répétition (avant et après, chacun fait ce qu'il
souhaite). Il m'est arrivé de faire l'erreur de vouloir faire des signes aux hommes quand ils devaient partir car le chef avaient du mal
à faire partir tout le monde. Au bout de deux répétitions, plus personne ne regardait le chef, ce qui est catastrophique pour la bonne
tenue de l'ensemble. Peu importe s'il y a des faiblesses, le pianiste doit aider en tant que pianiste. Pourquoi ne pas faire un petit
riff qui aidera telle voix à partir, appuyer une note qui donnera l'intonation à une autre, jouer un peu plus fort la partie d'une
troisième.
Quelle que soit sa personnalité, le pianiste ne peut pas se mettre en avant comme le fait le chef. Si l'égo du pianiste
est le même que celui du chef, c'est qu'il s'est trompé de rôle. Le pianiste accompagnateur AC-COM-PAGNE, comme son nom l'indique. J'ai vu
plus d'une chorale mise en difficulté par des guerres d'égo. Que chacun garde sa place, c'est l'idéal !