La partition « Lou renegat (le renégat) »

Chansons provençales

 

Lou renegat (le renégat)


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Paroles

1. Jan de Gounfaroun, pres pèr de coursàri,
Dins li Janissàri
Sèt an a servi :
Fau, encò di Turc, avè la coudeno
Facho à la cadeno
Emai au rouvi.

Béure l’alegresso
Em’uno mestresso
Es de Mahoumet la felecita ;
Mai sus la mountagno
Manja de castagno
Vau mai que l’amour sènso liberta.

2. Jan de Gounfaroun perdeguè paciènci,
E de sa counsciènci
Faguè bon marcat ...
Ah ! perdounas-ié, Segnour adourable !
Aquéu miserable
Es un renegat !
[...]

Traduction

1. Jean de Gonfaron, pris par des corsaires,
Dans les Janissaires
A servi sept ans :
Il faut chez les Turcs, avoir la peau
Faite à la chaîne
Et à la rouille.

Boire l'allégresse
Avec une amie
Est de Mahomet la félicité ;
Mais sur la montagne
Manger des chataîgnes
Vaut mieux que l'amour sans la liberté.

2. Jean de Gonfaron perdit patience
Et de sa conscience
Il fit bon marché ...
Ah ! Pardonnez-lui, Seigneur adorable !
Ce malheureux
Est un "renégat" (A renié sa foi) !

3. Jean de Gonfaron fit bientôt fortune
Car le Croissant de lune
Sourit aux forbans ;
Et il coupa des cous, peut-être plus de mille.
Et il brûla des villes
Comme un Antéchrist.

4. On dit qu'en étant général d'armée,
Un laurier feuillu
Ombrageant sa tête,
La fille du roi, jolie et brillante,
Et éprise de lui,
Lui disait un jour :

5. « J'ai dans mon jardin une verte allée
Le vent d'Occident
Y chante à l'entour,
Le vent de la mer, la fraîche brise,
Qui des tubéreuses
épanche l'odeur.

6. « Il y a sous l'allée un siège
de marbre
Au près d'un érable :
Ce soir, je t'y attends.
Moi, je t'enverrai mon vieil esclave noir :
Tu n'as qu'à le suivre,
En fermant les yeux. »

7. Or, croiriez-vous qu'étant à l'affût
De l'heure prospère
Sur le rivage,
Jean, d'un bâtiment, prêt à lever l'ancre,
Entend l'équipage
Chanter marseillais :

8. Comme l'eau jaillit à un coup de rame,
Un flot de larmes
Crève son coeur dur ;
L'expatrié pense à la patrie,
Et troublé se reproche
D'être avec les Turcs.

9. Et sans considérer à quel prix
le départ,
Il accoste vite
Le petit navire ;
Et il laisse sa belle à son banc de marbre,
Le turban, le sabre,
Et tout l'attirail.

10. Puis, comme il partait, debout sur la tartane
« Adieu ma sultane !
Dit le sacripant.
Tu as fait un paradis de mon purgatoire,
Mais de nostalgie
Il faut que je m'en aille ».

11. Car notre Provence est tellement belle
Que s'en ressouvient
Tel qui ne le croit ;
Elle nous remplit d'amour et de larmes,
Et supplante même
Les filles de roi.

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