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Kaamelott, les épisodes musicaux

07 octobre 2015
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Jean-Baptiste
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Kaamelott, les épisodes musicaux

Grâce à son spectacle Jésus, que ma joie demeure dédié au génie du musicien Johann Sebastian Bach, Alexandre Astier a eu l'occasion de nous montrer clairement ses nombreuses qualités musicales. Il ne chante pas très bien mais il se défend carrément au clavier et nous fait une jolie démonstration de viole de gambe qui m'a personnellement beaucoup ému et impressionné par sa musicalité. Il a, en effet, poussé les études de musique assez loin et aurait pu en faire son métier. Retour sur de nombreux épisodes de la série Kaamelott où la musique a une place essentielle au milieu de l'humour, qui reste le plus important.

Le luth

"Elles sont bizarres leurs arbalètes", lance Lancelot en tombant sur un luth, ou un oud, laissé par les égyptiens. Dans cet épisode, le roi Arthur se saisit de l'instrument et en joue pour sa femme et sa maîtresse, qui ont chacune une réaction très différente face à cette musique. La première est dans un excès d'émotion, invente des images qui la poussent jusqu'aux larmes. La seconde est dans l'indiférence la plus totale face à cet instrument qui la laisse totalement froide. Dans les deux cas, aucune des femmes n'a su simplement se taire et écouter la musique. Je pense que l'auteur nous dit beaucoup de choses sur la musique, en passant par l'humour. Voici un extrait de la fin de l'épisode, qui reprend la même problématique mais différemment.




L'accord du luth

On retrouvera l'instrument oriental, plus tard, dans le livre IV, dans les mains du neveu du roi, Yvain, chevalier au lion, qui a oublié d'accorder l'instrument avant de mettre en musique les exploits de Bohort : "Complète était l'auberge, revient petit oiseau". L'exercice provoque la plus profonde irritation du roi, qui, après s'être emporté, choisit de venir au secours de l'apprenti musicien en l'aidant à accorder son instrument : "Bon, il y a plusieurs techniques pour l'accordage mais il faut d'abord mettre les doubles cordes à l'unisson, sans ça c'est un coup à devenir marteau". Dans cet épisode, la musique est plus forte que la colère et atténue les différences.

Pas d'extrait vidéo


Le barde

Joué par Didier Bénureau, un barde est invité par la reine et sa mère pour venir chanter les nouvelles du royaume. Le rôle de la musique comme véhicule d'informations essentielles est peu connu au Vème siècle mais il est tout à fait réel et documenté au XIIème siècle et au delà avec les trouvères et les troubadours. Ces musiciens n'avaient pas de statut social défini ; ils pouvaient être nobles comme vagabond mais pour plusieurs d'entre eux, organisés en troupe souvent familiales, la fonction de colporteur de nouvelles était essentielle. Ils allaient de châteaux en châteaux pour chanter les exploits de tel Seigneur, les aventures de tel chevalier et faisaient ainsi circuler l'information. Ils restaient à demeure le temps qu'il plaisait au Seigneur et également en fonction des moyens financiers de celui-ci car il fallait loger, nourrir et donner la pièce à toute la troupe... C'est une musique modale de quelques notes seulement, extrêmement monotone, identique d'une chanson sur l'autre qui a été choisie pour accentuer le côté maladroit du musicien.




À la volette

Pour terminer, l'épisode La quinte juste sur lequel j'ai déjà fait un article, Dame Séli, Bohort de Gaunes et le roi Arthur interprètent une version de cette comptine traditionnelle à 3 voix mixtes ATB (alto / ténor / basse). Lorsqu'on est musicien, on sait que cela représente un travail non négligeable d'arrangement, d'apprentissage et de répétitions (surtout si tous les acteurs ne sont pas lecteurs) avant de mettre sur pied correctement un extrait comme celui-ci, même court. Les musiciens apprécient.



Plus tard, et sans réel intérêt musical, la chanson Mon petit oiseau reviendra sous la forme d'une petite "chansonnette à deux ronds" qui n'arrive pas à sortir de la tête du roi, celui-ci étant, de fait, incapable de se concentrer et de prendre les décisions militaires qui s'imposent. Voici une version parodiée de cette vidéo :

Réagissez à cet article

Utilisateur N°1Isa le 2015-10-11 à 19h04

Effectivement le spectacle d'Alexandre Astier sur Bach est excellent !

Utilisateur N°2Webmaster le 2015-10-08 à 20h16

Ouais... mais niveau musique... à part Jamel et Ramzy qui chantent "Au clair de la lune" en duo à leur manière, il n'y a pas grand chose. Mais je suis fan de Kaamelott ; grosse préférence pour la saison 5.

Utilisateur N°3lionel93 le 2015-10-08 à 07h46

Du grand délire. Mais je préférai H .