La partition « La porcheronne »

Chansons provençales

 

33 couplets ! Il doit s'agir d'un record !


La porcheronne


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Paroles

1. C'est Guilhèm de Beauvoir(e)
Qui se va marier.
Prend femme tant jeunette,
Ne sait pas s'habiller.

2. Le lendemain des noces,
Le Roi l'a appelé,
Pour aller à la guerre
Servir sa majesté :

3. « À qui donner ma mie,
Ma mignonne à garder ?
— Va, va, mon fils Beauvoir,
Je te la garderai. »

4. À sa dame mère
L'a bien recommandée :
« Tous les jours à la messe
Vous la ferez aller.

5. Quand sera revenue,
La ferez déjeuner.
Avec les autres dames
La ferez promener.

6. Ne lui faites rien faire,
Ni laver, ni pâter
Que filer sa quenouille
Quand elle voudra filer. »

7. Quand Guilhèm de Beauvoir
Eut les talons tourné,
Dut s'habiller de serge
Et les pourceaux garder.

8. A gardé sept années
Sans rire ni chanter
Au bout de la septième
Elle s'est mise à chanter.

9. Beauvoir est delà l'ève,
L'a entendue chanter :
« Arrête, arrête, page,
Entends-tu bien chanter ?

10. Semble que c'est ma mie,
La faut trouver. »
A traversé montagnes,
La mer a trépassé.

11. Quand fut dans le bocage,
La porchère a trouvé :
« Bonjour, la porcheronne,
Pour qui dois-tu garder ?

12. — Pour monsieur de Beauvoir,
Qu'est par delà la mer :
Y a sept ans qu'est en guerre,
S'en entend plus parler.

13. — Dis-moi, la porcheronne,
Donne-moi ton goûter ?
— Nenni, mon gentilhomme,
N'en sauriez pas manger.

14. N'est que de pain d'avoine
Qu'est pour les chiens lévriers.
— Dis-moi, la porcheronne,
Veux-tu pas t'en aller ?

15. — Devant, mon gentilhomme,
Que je m'en puisse aller,
Mes sept fuseaux de soie
Sont encore à filer,

16. Et mon fagot de vernes (aulnes
) Est encore à couper. »
Il tire son épée,
Son fagot a coupé :

17. — Dis-moi, la porcheronne,
Où irai-je loger ?
— Au château de Beauvoir
Pourrez vous arrêter.

18. — Bonsoir, dame l'hôtesse,
Me voudriez-vous loger ?
— Oui-dà, mon gentilhomme,
Il y a de quoi manger.

19. Il y a perdrix et cailles,
Chapons entrelardés,
Et une belle chambre,
Monsieur, pour vous coucher. »

20. Quand ce fut la vesprée,
Qu'il se fallut barrer :
« Suis-moi, la porcheronne,
Et viens donc te chauffer.

21. — Nenni, mon gentilhomme,
N'ai pas accoutumé.
Je me chauffe à l'étable
Avec les chiens lévriers.

22. — Viens donc, la porcheronne,
Viens avec moi souper. »
En se mettant à table,
Elle ne fait que pleurer :

23. Y a bien sept années,
Qu'à table n'ai mangé,
Et bien autant encore
Que mes mains n'ai lavées.

24. — Or dites-moi, l'hôtesse,
Avec qui coucherai ?
— Prenez la porcheronne,
Monsieur, si vous la voulez. »

25. La prend par sa main blanche,
En chambre l'a menée.
Quand ils furent dans la chambre,
La porchère a crié :

26. « O Guilhèm de Beauvoir
Qui es delà la mer,
Si tu ne viens à l'heure,
Me vont déshonorer ! »

27. Met son cœur en fenêtre
En bas se veut jeter :
« Ne craignez pas, Madame,
À Guilhèm vous parlez.

28. Où sont les bagues d'or
Que je vous ai baillées,
Y a sept ans, à la guerre
Quand je m'en suis allé ?

29. — Votre ingrate mère,
Elle me les a ôtées.
Votre sœur la plus grande,
Les a toujours portées.

30. — Où sont les belles robes
Que je vous ai baillées,
Y a sept ans, à la guerre
Quand je m'en suis allé ?

31. — Votre ingrate mère,
Elle me les a ôtées.
Votre sœur la cadette,
Les a toujours portées. »

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